Journée internationale de sensibilisation aux cardiopathies congénitales : la santé psychologique des adultes nés avec une malformation cardiaque meilleure que perçue
Montréal, le 14 février 2025 – Entourée d’une équipe multidisciplinaire, Dre Judith Brouillette, cheffe du département de psychiatrie, chercheuse et professeure à l’Institut de cardiologie de Montréal et à l’Université de Montréal, a mené une étude qui remet en question certaines idées reçues sur les répercussions psychologiques à long terme des malformations cardiaques. Cette étude, réalisée auprès de 264 adultes nés avec une malformation cardiaque, a mis en lumière le fait que, malgré les défis colossaux auxquels ces individus font face tout au long de leur vie, seulement 15 % d’entre eux(-elles) souffrent d’anxiété et 5 % de dépression à l’âge adulte. Cependant, une tranche d’âge semble plus vulnérable à l’anxiété : les 18-24 ans. La transition vers les soins pour adultes est donc une étape charnière pour les soutenir.
Les pratiques parentales semblent jouer un rôle crucial dans la gestion de l’anxiété des enfants nés avec une malformation cardiaque. Les soins et la chaleur humaine seraient particulièrement protecteurs, suivis par une structure adéquate et le soutien à l’autonomie. Bien que la surprotection apparaisse comme un facteur de risque pour le développement de l’anxiété, les pratiques positives ont davantage de poids. Enfin, les adultes nés avec une malformation cardiaque font étonnamment face au stress de manière proactive. Plutôt que d’éviter les difficultés ou de se concentrer sur leurs émotions, ces individus tendent à adopter une approche de résolution de problèmes, une attitude qui contribue à diminuer l’anxiété.
Pour Dre Judith Brouillette, « ces résultats marquants suggèrent un modèle de résilience unique, qui défie certaines attentes sociales concernant la santé psychologique des personnes ayant vécu avec une malformation cardiaque ou possiblement d’autres malformations congénitales. Nous espérons qu’ils pourront donner espoir aux patient(e)s, jeunes et moins jeunes ainsi qu’à leurs familles et à leurs proches ».
L’étude révèle également un point important : ce n’est pas la gravité de la malformation cardiaque elle-même qui est liée à l’anxiété, mais bien la perception qu’en ont les patient(e)s. En d’autres termes, ce sont les idées et les craintes entourant la maladie qui influencent leur état psychologique et non les traitements ou les interventions chirurgicales subis durant l’enfance.