Le rivaroxaban, un anticoagulant oral, ne réduit pas les risques de déclin neurocognitif, d'AVC ou d’AIT chez les adultes de 65 ans et moins ayant un diagnostic de fibrillation auriculaire (FA)
Rechercher...
Bienvenue sur le tout nouveau site web de l’Institut de cardiologie de Montréal. Vous souhaitez nous faire part de vos commentaires? Écrivez-nous à communications@icm-mhi.org!
Montréal, le 18 novembre 2024 – Les résultats d’une recherche réalisée par l’Institut de cardiologie de Montréal démontrent que les patients avec fibrillation auriculaire (FA) même jeunes et sans facteur de risque ont un risque de déclin cognitif, mais que ce risque n’est pas minoré par un médicament anticoagulant, le rivaroxaban.
Ce médicament est indiqué chez les patients avec FA et facteur de risque afin de diminuer le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) et d’accident ischémique transitoire (AIT).
Réalisée par Dre Lena Rivard, cardiologue à l’Institut de cardiologie de Montréal et professeur associée de clinique au Département de médecine de l’Université de Montréal, cette découverte démontre que la fibrillation auriculaire même isolée (sans autre maladie cardiaque concomitante) est associée à une augmentation du risque de déclin cognitif. Néanmoins, l’inefficacité d’un traitement anticoagulant remet en question l’hypothèse des microembolies cérébrales qui était le mécanisme suspecté.
« Chez ces jeunes patients, l’impact de la FA sur le cerveau se fait donc par d’autres voies que les microembolies et probablement par un phénomène de diminution de la perfusion du cerveau ou par une augmentation de l’inflammation », déclare Dre Rivard.
L’étude, appelée BRAIN-AF, était la première étude au monde visant à démontrer qu’un traitement anticoagulant pourrait prévenir le déclin cognitif chez les jeunes patients souffrant de fibrillation auriculaire, un trouble fréquent du rythme cardiaque. Il s’agit de la seule étude s’intéressant aux jeunes patients sans maladie cardiaque associée. Elle a été interrompue prématurément considérant que les données démontraient clairement que la prise d’anticoagulants n’avait aucun impact sur le risque de déclin cognitif, d’AVC ou d’accident ischémique transitoire chez les patients de 65 ans et moins en bonne santé. Par contre, de façon surprenante, environ 20 % des participants à l’étude ont perdu au moins deux points sur l’échelle d’évaluation de la cognition MoCA pendant le suivi moyen de 3,7 ans, ce qui correspond au déclin normalement constaté chez un patient pendant un suivi de dix ans, a dit la docteure Rivard. « Il y a clairement un lien entre le déclin cognitif et la fibrillation auriculaire, même chez les jeunes sans facteur de risque, mais les ACO n’aident pas à réduire ce risque », déclare Dre Rivard.
Certaines des données granulaires recueillies dans le cadre de l’étude BRAIN-AF pourraient aider à mieux comprendre les mécanismes potentiels pouvant affecter le déclin cognitif chez les patients atteints de fibrillation auriculaire. « Les chercheurs de BRAIN-AF disposent maintenant de données d’IRM pour environ un tiers des patients, ainsi que de données sur les biomarqueurs et la génétique pour presque tous les patients », mentionne Dre Rivard. « De nombreuses autres analyses sont donc à venir et permettront de générer des hypothèses pour aider ces patients », a-t-elle souligné.
Pour en savoir plus sur les résultats la recherche : https://brain-af.ca/