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De nouvelles données soutiennent le développement de la colchicine pour prévenir le syndrome de détresse respiratoire aigüe

7 Décembre 2020

Ce syndrome peut se développer chez les patients atteints de la COVID-19 si le virus pénètre dans les voies respiratoires et endommage les poumons


L’Institut de Cardiologie de Montréal (ICM) annonce que la colchicine, un médicament à faible coût largement disponible, réduit les lésions pulmonaires aigües, le syndrome de détresse respiratoire aigüe (ARDS) et l’insuffisance respiratoire dans les modèles précliniques1. Les résultats de cette étude viennent d’être publiés hier par la Public Library of Science ONE (PLOS ONE) 1.

« Cette étude a été conçue et réalisée dans la foulée de la pandémie de COVID-19, car il n’existait alors aucun traitement efficace pour prévenir les lésions pulmonaires liées au SARS-CoV-2 et l’ARDS », a déclaré le Dr Jean-Claude Tardif, directeur du Centre de recherche de l’ICM, professeur de médecine à l’Université de Montréal, chercheur principal de COLCORONA et co-auteur principal de l’étude publiée dans PLOS ONE. « Dans le contexte de la COVID-19, il existe un besoin urgent pour des thérapies efficaces qui pourraient réduire les admissions aux soins intensifs, les besoins en ventilation mécanique et les décès. C’est pourquoi nous avons lancé l’étude internationale COLCORONA pour évaluer la colchicine dans le traitement des patients à domicile atteints de la COVID-19. »

L’ARDS résulte d’une lésion pulmonaire aigüe directe ou indirecte qui entraîne une inflammation intense avec du liquide dans les poumons, ce qui provoque une insuffisance respiratoire. Il n’existe actuellement aucun traitement pharmacologique efficace contre l’ARDS. Les données précliniques publiées hier démontrent que la colchicine a réduit de 61 % la zone de dommage pulmonaire, a réduit l’œdème pulmonaire et a nettement amélioré l’oxygénation1.

« Bien qu’il y ait une forte justification pour tester la colchicine dans la COVID-19, il n’existait jusqu’à aujourd’hui que peu de données précliniques soutenant son efficacité potentielle contre l’ARDS », a ajouté le Dr Jocelyn Dupuis, cardiologue à l’ICM, professeur à la faculté de médecine de l’Université de Montréal et co-auteur principal de l’étude. « La colchicine pourrait également être efficace pour d’autres causes de l’ARDS, responsable de 10 % des admissions aux soins intensifs et de 24 % des patients sous ventilation mécanique avant la COVID-19. »

Cette étude préclinique a été conçue pour évaluer l’efficacité de la colchicine dans un modèle reconnu de dommage pulmonaire aigu et d’inflammation dérégulée conduisant à l’ARDS. La conception, la conduite de l’étude et l’analyse ont été réalisées en un temps record grâce à la contribution de quatre équipes de recherche de l’Institut de Cardiologie de Montréal, sous la direction conjointe des docteurs Jocelyn Dupuis et Jean-Claude Tardif. 

Le manuscrit complet de l’essai clinique est disponible au https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0242318