7 Mai 2015
L’équipe de l’Institut de Cardiologie de Montréal (ICM) félicite la ministre Charlebois pour les mesures de lutte contre le tabac incluses dans le projet de loi qu’elle a introduit hier. La dernière mouture de la loi date de 10 ans déjà et les deux moutures de la Loi de 1998 et de 2005 contenaient des précédents mondiaux. Nous espérons donc voir le gouvernement renforcer encore plus ce projet de loi afin qu’il vise, lui aussi, des objectifs de réduction du tabagisme les plus ambitieux possible. À cet égard, nous poursuivrons nos efforts pour que soit incluse dans le projet de loi final la standardisation des emballages.
En effet, l’emballage continue de générer des images positives associées aux marques de tabac. Or, une mesure pourrait facilement éliminer ce dernier véhicule publicitaire de l’industrie du tabac : l’emballage neutre et standardisé. Le marché québécois a été envahi par de nouveaux designs d’emballages depuis la dernière version de la Loi en 2005. Nous demeurons optimistes face à l’ouverture du gouvernement envers cette mesure.
Nous félicitons le gouvernement de prendre au sérieux le problème de la fumée secondaire et de protéger nos enfants lorsqu’ils sont en voiture, un endroit clos où le problème de la fumée secondaire est majeur.
Encadrement de la cigarette électronique
Il y a un consensus général à savoir que les cigarettes électroniques ont un potentiel certain pour la cessation tabagique et peuvent s’avérer une alternative beaucoup plus sécuritaire que la cigarette de tabac. Nous sommes en mesure de constater son efficacité tous les jours dans nos cliniques. Le virage vers les cigarettes électroniques pourrait entraîner une diminution substantielle des maladies causées par le tabagisme et permettre en même temps de réduire les coûts en soins de santé.
Cependant, les cigarettes électroniques nécessitent évidemment un encadrement. En assujettissant la cigarette électronique à la Loi sur le tabac, on maintient l’accès à ces dispositifs pour les fumeurs adultes, mais on s’assure qu’ils ne soient pas vendus aux mineurs et ne fassent pas l’objet de publicité susceptible de promouvoir le tabagisme.
Nous sommes tout à fait en accord avec l’autorisation de conserver les saveurs pour les cigarettes électroniques, car sans saveurs, la cigarette électronique perd toute son efficacité comme moyen de cessation tabagique.
Nous aurions souhaité que l’usage de la cigarette électronique soit permis dans les boutiques spécialisées afin que les fumeurs qui désirent cesser de fumer puissent faire l’essai de différents modèles, saveurs et concentrations de nicotine. Ceci permettrait de favoriser un usage optimal de la cigarette électronique comme moyen de cessation tabagique. Malheureusement, trop de fumeurs reviennent à la cigarette traditionnelle parce qu’ils ne savent pas comment se servir de façon appropriée d’une cigarette électronique. Dans un même ordre d’idée, toujours dans les boutiques spécialisées, il serait préférable que les présentoirs de cigarettes électroniques soient autorisés pour favoriser le choix d’un dispositif bien adapté au choix des fumeurs désirant cesser de fumer.
En conclusion, l’équipe de l’Institut de Cardiologie de Montréal appuie le projet de loi 44 et souhaite son adoption dans les plus brefs délais, tout en espérant une amélioration significative de celui-ci à l’aide d’amendements qui seront proposés dans le cadre de la commission parlementaire.
Martin Juneau, M.D, M.Ps, FRCP(C), F.A.C.C.
Cardiologue et Directeur de la prévention
Institut de Cardiologie de Montréal
Professeur titulaire de clinique
Faculté de médecine, Université de Montréal
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